Dans mon précédent billet, je vous parlais de mon intention d'assister à la pièce La Croisée des chemins : un homme, ses histoires, sa guitare, présentée par la compagnie Terra Incognita au Studio-théâtre de l'Illusion. Je n'ai pas attendu trop longtemps pour le faire. Samedi dernier, je suis donc partie à Montréal et j'ai assisté à la représentation de l'après-midi, en compagnie de quelques amis. Voici donc ce qu'il en est...
La Croisée des chemins est une pièce à un personnage, accompagné de sa seule guitare et de son talent de conteur : Enfant des routes bercé par les contes et légendes de son peuple, le personnage nous fait part de ses hésitations sur la façon dont il doit conduire sa vie. Tiraillé entre deux mondes totalement étrangers l'un à l'autre, il ne sait plus s'il doit continuer à parcourir les routes ou s'il doit se sédentariser. Mais le questionnement va bien plus loin : être un Enfant des routes, ce n'est pas seulement voyager et vivre de son art, non... Être un Enfant des routes, c'est une philosophie de vie. Être un Enfant des routes, c'est être libre. Mais c'est aussi faire face aux préjugés, au rejet, à la méfiance des autres.
Pour nous faire comprendre son univers et ses racines, le jeune homme, interprété par Carl Veilleux, nous fait partager les histoires qu'il se faisait raconter enfant, les légendes sur lesquelles l'identité tsigane s'est forgée. Il nous livre la fierté d'un peuple longtemps (et malheureusement toujours) opprimé, persécuté et chassé. Le monologue (de 50 minutes), ponctué de chants et de guitare, nous fait passer par de nombreuses émotions. Je ne donnerai pas de précisions sur le contenu de la pièce, vous trouverez ici un excellent commentaire détaillé de mon ami Phil. Je vais plutôt m'attarder sur mon ressenti.
Tout d'abord, un monologue, c'est un défi en soi : pour l'auteur et pour le comédien. Pour l'auteur d'abord, parce qu'il doit avoir une sacrée maîtrise des mots pour insuffler la vie et garder l'intérêt. Pour le comédien ensuite, parce qu'il doit réussir à faire passer cette vie et cet intérêt auprès du spectateur. Dans le cas présent, tous deux ont parfaitement réussi : le comédien, Carl Veilleux, s'est totalement approprié le texte Nicola Cormier, faisant vivre tous les personnages évoqués avec une vivacité et un réalisme criant. Sa performance est un bel équilibre de poésie, d'humour, de revendication et de nostalgie (doit-on aussi dire à quel point il est difficile de jouer un rôle, jouer tous les rôles, jouer de la guitare, chanter, tout cela à la fois...).
Bref, j'ai adoré la pièce. Elle est accessible aux enfants (à partir de 8 ans), comme aux adultes : il y a plusieurs niveaux de compréhension et chaque spectateur y trouve son compte. Ce samedi après-midi, j'ai eu la sensation de me faire raconter des histoires au coin du feu, de me faire envahir par la nostalgie de l'enfance, mais aussi de sentir le souffle d'une certaine vision de la liberté parcourir la salle.
Il ne vous reste plus que deux semaines pour assister à une représentation...
La Croisée des chemins : un homme, ses histoires, sa guitare
Du 11 au 27 mars 2011 au Studio-théâtre de l’Illusion
Site web : http://www.tincognita.com/
Du 11 au 27 mars 2011 au Studio-théâtre de l’Illusion
Site web : http://www.tincognita.com/
Considérant la grandeur de la salle, avec quelques amis à peine, elle était pleine à craquer.
RépondreSupprimerJ'y vais régulièrement avec Benjamin et Suzanne pour les spectacles de marionnettes, tous très au point et divertissant. Eux aussi chaudement recommandé si on a des bambins avec soi...
Oui, tu as raison, la salle est toute petite. Ce côté intimiste ajoute beaucoup au charme de la pièce ;-)
RépondreSupprimerSois le bienvenu sur mon blogue, Richard !